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La modernité se marque par une pluralité dans les formes de socialisation, d'enculturation, d'éducation. Face à ce constat, quel individu, l'école peut-elle, veut-elle, doit-elle former ?
Cette réflexion sur le statut et le traitement de la pluralité culturelle dans le système éducatif français suit 5 grands axes :
- L'école doit à la fois léguer aux élèves l'histoire dont ils sont le produit et les préparer à l'avenir.
- Il est nécessaire de développer chez les élèves la conscience qu'ils appartiennent à un ensemble planétaire, et en même temps, leur donner les moyens intellectuels de maîtriser cette situation.
- Il n'est pas suffisant d'apprendre aux élèves à maîtriser les nouveaux moyens de communication, il faut également développer un apprentissage de l'autonomie, de l'expérience propre, de sa propre identité afin de permettre l'expression.
- Il faut que l'école, à partir de la diversité, bâtisse les conditions optimales de l'accès pour tous à un traitement visant l'égalité.
- L'altérité a accru sa place dans le monde scolaire, et la cohésion éducative, indispensable, passe à la fois par une orientation vers autrui et une pleine conscience de soi.

3ème édition.
Face à l'absence quasi-totale d'un discours unificateur sur l'interculturel, M. Abdallah-Pretceille va tenter "ni d'élaborer une théorie destinée à enfermer l'interculturel dans un modèle, ni de présenter des résultats et des conclusions définitives, mais de proposer quelques jalons d'une démarche, elle-même en construction."
1- Les antinomies du discours interculturel
2- Cadre épistémologique
3- Vers une pédagogie interculturelle
Bibliographie

Introduction : ..."Aujourd'hui la situation est telle qu'on ne peut plus différer la réflexion sur l'éthique comme dimension constitutive de l'éducation, comme ce fut le cas il y a 1 siècle, pour l'école primaire. Il s'agit essentiellement de retrouver à la fois une cohésion sociale et une cohésion scolaire, intégrant, et le centre des interrogations est là, une caractéristique neuve des publics scolaires : leur diversité croissante, conséquence directe de la massification et aussi des transformations sociales et culturelles qui ont affecté le pays...". "L'éthique donne lieu à des analyses multiples, à des colloques, à des recherches, à des échanges entre spécialistes et entre usagers de l'école."
L'éthique est redevenue une exigence pour l'école, les familles, et beaucoup d'autres institutions sociales.

L'enjeu interculturel est un enjeu majeur de notre temps. Comment parvenir à une compréhension moins unilatérale entre les individus? Comment établir une communication authentique? Ces questionnements s'inscrivent, pour les auteurs, dans une double perspective : le refus délibéré des points de vue réducteurs et une approche pluriréférentielle. De l'univers de la littérature à celui des médias, c'est un parcours au coeur des imaginaires entrelaçés, à un déplacement dans le temps et dans l'espace que les auteurs nous convient ici.
- À travers la quotidienneté
- À travers la littérature
- À travers les médias

* Enjeux et interrogations
- Éthique de l'altérité de Martine Abdallah-Pretceille (p.4)
Parce que c'est dans le langage et la communication que l'éthique contemporain peut-être fondée ; parce que communiquer, c'est rencontrer l'Autre, la réflexion sur l'éthique aboutit à un questionnement sur l'identité, l'altérité mais aussi sur l'activité et le projet de la communauté. Dès lors l'enseignant se trouve au carrefour d'une éthique de l'action et d'une éthique de la relation.
- Éthique, morales, déontologie. Entretien avec Louis Porcher (p.13)
Au niveau pédagogique quotidien, rien ne doit être annoncé qui transforme les règles morales établies là où l'on se trouve, et l'enseignement des langues doit être traversée par des principes éthiques. D'où l'importance de la déontologie, cette morale professionnelle, fondamentale dans l'exercice du métier d'enseignant. De telles approches ou considérations ne sont pas sans conséquence sur les formations.
* Éthique et langage
- Théorie de l'agir communicationnel et mondialisation du marché de Jacques Poulain (p.24)
Légitimer la démocratie par la légalité en restaurant l'horizon républicain d'une politique de communication... Ce projet d'Habermas mérite-t-il qu'on s'y arrête à une époque où la mondialisation libérale semble régner sans partage ? Et suffit-il de donner une expression légale aux résultats d'une expérimentation totale de l'Homme par le consensus pour faire régner une rationalité politique ?
- Éthique et langage. Entretien avec Karl-Otto appel (p.38)
De la découverte de l'aspect universel de l'éthique du langage à la découverte de la force normative du consensus, l'homme contemporain prend conscience d'une force éthique de la mondialisation des exigences de justice. Cette éthique de la justice et de la responsabilité normative constitue une éthique authentiquement transculturelle.
- La personne langagière de Régine Delamotte-Legrand (p.44)
Si nous pensons que les questionnements éthiques ont à la fois des caractères universels et des aspects culturels, il faudra tenir compte du fait que les morales langagières ont en permanence à voir avec des habitudes sociales diversifiées. Les principes et valeurs spécifiques qui guident l'action humaine dans une société donnée et les habitudes langagières qui leur correspondent sont à envisager et à comprendre avant toute affirmation de choix éthiques en matière de langage.
- Les morales langagières. Entretien avec Bernard Gardin (p.58)
Pour une prise en compte de la composante éthique des morales langagières. À partir de la méthodologie imaginée par Foucault dans Histoire de la sexualité, il conviendrait d'examiner les pratiques langagières comme lieu et moyen de la constitution de soi comme sujet moral.
- Éthique de la recherche sur le terrain du langage. Entretien avec Fabienne Leconte p.68
Aucune recherche en sciences humaines n'est totalement neutre ni sans influence sur la situation sociale ou sociolinguistique, objet de la recherche. C'est un acte social susceptible de modifier l'existant.
- Éthique et sagesse. Entretien avec François Jullien
À partir de la notion d'hétérotopie chère à Foucault, voir jusqu'où peut aller le dépaysement de la pensée et comment revenir pour réinterroger les partis-pris tout en évitant les écueils de l'ethnocentrisme et de l'exotisme. Il s'agit à la suite de Merleau Ponty d'ouvrir le concept et se frayer une voie vers de nouvelles intelligibilités.
* Éthique, culture et éducation
- Éthique et prosodie de Élizabeth Guimbretière (p.90)
Notre voix parle de nous. Dans une situation donnée, les règles qui régissent le rythme, le phrasé, la prise de parole classent tout locuteur selon qu'elles sont respectées ou non. L'enjeu éthique de la prosodie réside, pour l'apprenant, dans son appréciation de comment il est vu de l'extérieur.
- Morales, éthique et éducation(s) : pour une approche comparée de Dominique Villaume-Groux (p.100)
Se servir de la comparaison dans l'éducation éthique pour " penser du dehors " la question morale.
- Éthique et éducation à l'étranger de Marie-Jo Berchoud (p.107)
L'étranger est partout et nulle part ; dès lors, comment le reconnaître ? Et quelle éducation morale, quelle pensée proposer pour permettre l'intégration de l'étranger dans le champ éthique et intellectuel ?
- L'éthique et " l'école-lontemps " de Paule Fioux (p.118)
Regards sur le passé de la mémoire pour examiner les pratiques scolaires de l'enseignement d'une morale citoyenne à l'école.
- Du rapport de pouvoir au pouvoir du dialogue de Emmanuelle maitre de Pembroke (p.128)
Transmettre des savoirs, corriger, évaluer altèrent la liberté de l'autre, de l'apprenant. Les généralisations, les jugements de valeur, les distorsions et les injonctions touchent à l'identité non seulement de l'élève, mais aussi de la personne. Le questionnement éthique en éducation prend en compte cette incessante interraction et invite l'enseignant l'humilité et à la générosité.

Travailler, former, éduquer, instruire en milieu culturellement hétérogène exige des compétences professionnelles spécifiques. Comment engager une relation d'aide, une relation éducative dans un monde que l'on ne saisit plus, que l'on ne comprend plus car trop marqué par la diversité, l'étrangeté, le non-partage des implicites et des évidences culturelles? Comment passer d'une pensée de l'homogène à celle de l'hétérogène?
Telles sont les questions auxquelles l'auteur se propose de répondre. En effet, la mondialisation et espace européen obligent ! L'interculturel, est ici placé, non pas dans une perspective comparatiste mais dans un souci de montrer les lignes de forces, les points de rupture et de convergence, les difficultés et les paradoxes.
Après avoir défini le paradigme interculturel, l'auteur ouvre la réflexion sur quelques expériences et situations à l'étranger (Québec, Italie, Allemagne, Grande-Bretagne, Belgique...).

[…] L'objectif de ce livre est […] d'analyser les causes profondes des difficultés éprouvées par les maîtres de classes d'initiation, de classes élémentaires ou du premier cycle, dans leur enseignement du français comme langue étrangère ou comme langue maternelle. Il se veut un outil de travail au service des enseignants, leur permettant de situer leur pratique par rapport à un ensemble d'autres, d'envisager de nouvelles perspectives de travail, de considérer [qu'il y a des approches différentes répondant chacune à un objectif spécifique]. [Résumé éditeur]